mercredi 16 février 2011

"Hôpital Pasteur : les inquiétudes de la CFDT"


Françoise Couasnon, Alain Galopin et Alicia Duval, de la CFDT Pasteur craignent un été chaud.
Françoise Couasnon, Alain Galopin et Alicia Duval, de la CFDT Pasteur craignent un été chaud.

La CFDT du centre hospitalier craint que les départs en retraite importants de juillet perturbent l'activité cet été.
La CFDT (21 % des voix aux dernières élections professionnelles du centre hospitalier) s'inquiète des conséquences de la vague de départs en retraite de juillet. Alain Galopin, son secrétaire de section, indique que « 52 personnes vont quitter Pasteur, 20 de plus que l'an dernier ».


La cause en est la fin de la possibilité accordée aux mères de famille d'au moins trois enfants ayant quinze ans de service de partir de façon anticipée au moment qui leur convient. Celles-ci doivent prendre leur retraite cette année ou rester au travail jusqu'à l'échéance de droit commun (62 ans bientôt). Elles sont 29 à Pasteur à avoir choisi de partir. Dont 21 infirmières, alors que cette profession souffre d'une pénurie de personnels.
La CFDT craint des difficultés de remplacement. D'autant qu'il faudra aussi remplacer les personnes partant en congés d'été. « La direction assure qu'il y aura un remplaçant par agent partant en retraite. » Mais les contraintes budgétaires font douter la CFDT, qui voit se développer la précarité au sein de l'établissement public, avec des embauches contractuelles sur des postes permanents. Les chiffres semblent lui donner raison. Il y avait 2 300 agents titulaires en 2007, 2 122 trois ans plus tard. Pasteur emploie 26 % de contractuels, qui ne bénéficient d'aucune progression de carrière, alors que la moyenne nationale du secteur hospitalier est de 16 %.
12 médecins roumains
L'hôpital Pasteur emploie actuellement 2 500 personnes, tous statuts confondus, dont 230 médecins et 600 infirmières. La pénurie de personnels qualifiés fait qu'aujourd'hui 25 nationalités différentes cohabitent dans l'établissement. L'hôpital emploie, notamment douze médecins roumains.
La direction compte faire revenir des retraités, comme le permet la loi. Mais celle-ci favorise ce choix quand il se fait dans le secteur privé, et le pénalise quand il s'agit de rester dans le public. Si les infirmières reprennent du service cet été, ce sera en priorité à la Polyclinique ou en remplacement d'infirmières libérales, estime la CFDT.
La CFDT s'inquiète aussi des conséquences sur l'organisation du travail cet été. Elle n'est pas opposée à la fermeture de certains services pendant l'été. Quarante-cinq lits ont été fermés l'an dernier. « Cela s'est passé correctement au niveau de l'occupation des lits. Mais pas de l'organisation du travail, qui a été mal faite. »
Sur les recrutements, Benoît Gauthier, directeur des ressources humaines, indiquait récemment que l'hôpital a une « politique volontariste ». Cinq embauches ont eu lieu cet hiver et d'autres vont avoir lieu. « Il y a aura ici ou là des tensions, mais pas plus qu'ailleurs, c'est l'ensemble des hôpitaux qui est touché. »
Ouest France - 16/02/2011