jeudi 15 décembre 2011

Motion d'actualité sur le nucléaire adoptée au conseil de la CFDT Pays du Cotentin de Décembre 2011

La filière nucléaire est depuis quelques semaines sous les feux de la rampe. La CFDT PAYS DU COTENTIN pense que pour des choix engageants le pays pour des décennies, bien au-delà de la période 2012-2017 qui obnibule tant le personnel politique, un grand débat public, sur la base d’expertises représentant la diversité des opinions et des travaux sur les scénarios énergétiques et leur évaluation économique s’impose. 
La CFDT a une position bien précise sur le sujet. La CFDT souhaite ramener la part du nucléaire dans la production d’électricité à 60% (78% aujourd’hui). Cela correspond à la demande constante en électricité, hors pics (heures de pointe, saisons…). L’Europe a émis des directives précises envers les pays de la communauté pour augmenter la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique. La France avec une part du nucléaire à 78% doit y répondre. Elle a déjà commencé, l’installation d’éoliennes off-shore pour une puissance de 6 GW est prévue à partir de 2017-2018. Sauf pour des raisons purement idéologiques de part et d’autres, les énergies nucléaires et renouvelables ne s’opposent pas, elles se complètent. 


EDF avait déjà pris en compte une baisse du parc nucléaire dans son dernier plan d’action stratégique. La durée de vie des centrales ne pourra pas être indéfiniment repoussée, il faudra donc poursuivre la construction de centrales nouvelle génération (EPR Flamanville). Ces centrales alimentées en combustibles MOX permettent un débouché au plutonium issu du retraitement effectué à La Hague et à l’uranium appauvri généré par les activités d’enrichissement au Tricastin. Dans le même temps, elles permettent d’économiser l’uranium enrichi, donc les ressources naturelles. 
Dans le contexte actuel, la filière nucléaire est la seule qui permet une grosse production d’électricité sans émission de gaz à effet de serre qui répond à la demande actuelle en énergie. L’investissement dans la recherche et développement doit se poursuivre pour aller plus loin dans les futures générations de réacteurs et aussi dans la réduction et la gestion des déchets.
Pour la CFDT, une part à 60% de production d’électricité d’origine nucléaire entraine un maintien du savoir faire et des investissements nécessaires à la sûreté. L’industrie nucléaire ne sera jamais une industrie comme une autre, il faut maintenir des installations sûres et des hommes et des femmes compétents et motivés. Tous les salariés de la filière sont concernés, les personnels à statuts et les personnels des sociétés sous-traitantes. C’est pourquoi, pour la CFDT les donneurs d’ordres ont une responsabilité sociale envers les entreprises sous-traitantes. Elle revendique des accords avec les organisations syndicales au niveau des entreprises ou des établissements importants. 


Pour la CFDT, mener une politique de développement durable, c’est prendre des décisions réalistes qui prennent en compte de façon équilibrée l’économie, l’environnement et le social. Dans un monde agité par les crises financières, politiques, alimentaires, c’est plus que jamais nécessaire.