mercredi 1 juin 2011

"La mobilisation sociale se poursuit au ralenti"


Manifestation de la Fonction publique, distribution de tracts contre la pénibilité, les syndicats maintiennent la pression. Les salariés beaucoup moins mobilisés.


Au Pont tournant, à midi, les automobilistes ralentissent pour prendre le tract qu'un militant CFDT leur tend, et, souvent, ont un mot de sympathie à son intention. En fin d'après-midi, deux hommes attablés devant un bock à la terrasse d'un café regardent passer les manifestants de la Fonction publique. « Ils ont raison » commentent-ils d'un ton définitif avant d'avaler lentement une gorgée de bière.

La journée d'hier est bien résumée par ces deux images. Il existe un fort mouvement de sympathie pour les syndicats, mais personne n'a beaucoup d'énergie pour les rejoindre. À la manifestation intersyndicale pour l'augmentation des salaires dans la Fonction publique, organisée à 17 h 30, il n'y avait que 200 personnes.
Le fort engagement des salariés lors du mouvement contre la réforme des retraites semble loin.

Emplois salaires
Pascal Besuelle, au nom de l'intersyndicale, a rappelé que la Fonction publique a« conduit à une perte considérable du pouvoir d'achat de tous les agents de la Fonction publique, de l'hospitalière, de la territoriale et de l'État. Il est urgent d'imposer d'autres choix, d'en finir avec l'artificielle opposition emplois salaires ».Les manifestants ont ensuite rejoint la préfecture.
Négocier la pénibilité
La CFDT organisait, hier midi, une distribution de tracts au Pont tournant pour réclamer une plus juste prise en compte de la pénibilité professionnelle. Une trentaine de militants ont accroché une banderole proclamant en rimes riches « la pénibilité au rancart, et dare-dare ». La CFDT réclame une négociation pour prévenir la pénibilité, une compensation équitable pour chaque salarié exposé, et la reconnaissance des effets différés de la pénibilité.
Pôle emploi sous pression
À Pôle emploi, l'intersyndicale dénonce les atteintes au service public de l'emploi. La fusion de l'ANPE et des Assedic a conduit à « la multiplication de plateformes en tous genres, qui éloignent les demandeurs d'emploi des conseillers. Idem pour les employeurs. Ces plateformes visent d'abord les statistiques avant la qualité du service rendu ». À Cherbourg, les conseillers ont « 150 à 200 personnes à recevoir mensuellement et, en moyenne, cinq à six jours par mois pour les rencontrer. On nous demande d'organiser des rendez-vous collectifs, où il est impossible de tenir l'engagement personnalisé... On nous demande d'informer les demandeurs d'emploi sans avoir été formés... »

Ouest France - 01/06/2011