mardi 28 février 2012

" La Base de défense sous pression"

Cette base est un ensemble de services disparate. Ils ont en commun d'être tous soumis à la même cure d'austérité, qui contraint l'Aarmée, comme la plupart des autres administrations à des économies forcenées. Philippe Rousselet, secrétaire général adjoint de la CFDT défense de Basse-Normandie, rappelle que ces réductions d'effectifs et de périmètres ne sont pas nouvelles. Mais, « depuis début 2012, nous constatons une accélération du calendrier. Depuis 2007, avec la RGPP(Révision générale des politiques publiques, qui se traduit par le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux) la pression est constante. La mobilisation des personnels, des élus et des autorités » a bloqué jusqu'ici certains projets gouvernementaux. Pas tous, à loin près. La Direction des travaux maritimes a été fermée et la moitié de ses effectifs a disparu, soit 85 personnes en deux ans. La direction de l'action sociale est partie à Brest, comme celle du service informatique.« Les budgets ne sont plus gérés localement. Tout se passe à Rennes ou Brest. On voit Cherbourg sombrer doucement. Aujourd'hui, on peut craindre le pire. »
Ecole des fourriers menacée
Un entretien avec l'amiral en charge des ressources humaines à Paris n'a pas rassuré la CFDT. L'École des fourriers est menacée d'un transfert au privé. L'idée de confier la formation de cuisiniers militaires au privé a été avancée. « Il y a une spécificité des métiers » répond la CFDT, qui estime que faire la cuisine dans une cambuse de sous-marin n'est pas à la portée de n'importe quel cuisinier civil. La prestigieuse École atomique est menacée elle aussi, au prétexte que, si c'est une école militaire, elle doit rejoindre Brest, si c'est une école nucléaire, elle doit rejoindre Saclay. « Pour conserver nos formations, nous devons les regrouper » explique la hiérarchie militaire. 
De même, toute la restauration assurée par des employés civils de la Marine pourrait être concédée au privé. Tous les métiers du Groupement de soutien (hébergement, hôtellerie, vivres, matériel) n'ont pas non plus de certitude d'être toujours exercés par des personnels civils de la Marine.
À chaque fois, ce sont plusieurs dizaines d'emplois qui sont concernés. Avec des conséquences économiques indirectes lourdes. L'École des fourriers accueille 900 élèves tous les ans, l'École atomique 600, ce sont autant de consommateurs que perdre l'agglomération. Signe qu'il n'y a plus aucun tabou dans la Marine, même les plongeurs démineurs pourraient disparaître. « Une société privée peut très bien faire le travail. »

Ouest - France - 28/02/2012