lundi 1 octobre 2012

"Brittany Ferries. Dimanche crucial pour l'avenir de la compagnie"


Le personnel navigant de la compagnie maritime Brittany Ferries, paralysée par un conflit social, se prononcera dimanche sur un « protocole de reprise d’activité », a indiqué samedi soir Jean-Paul Corbel, délégué CFDT.
Consultation par téléphone
Cette consultation devrait se faire « par SMS et téléphone » et durer toute la journée, avec possibilité pour les salariés de consulter le texte en ligne. Le résultat de ce vote, qui concerne de 1200 à 1400 navigants, selon Jean-Paul Corbel, devrait être connu dimanche dans la soirée.

L'annonce de cette consultation a été faite à la sortie d'une rencontre entre l'intersyndicale CGT-CFDT et les dirigeants de la compagnie. Dans l'après-midi, les deux syndicats avaient demandé la levée du lock out qui immobilise depuis plus d'une semaine les huit navires de la compagnie, et appelé à la nomination d'un expert placé sous la responsabilité du ministère du travail.
Ultimatum de la direction
Selon les deux syndicats, «le seul point de blocage de ce conflit concerne les conditions et les rythmes de travail du personnel embarqué».
Les salariés se prononceront sur un texte proposé par la direction mercredi à l'issue d'une réunion de négociation, texte que les syndicats avaient refusé de signer «sous la pression d'un ultimatim de la direction» fixé au lendemain matin à 10h.
«Nous ne pouvions pas signer car nous n'avions pas eu le temps de consulter le personnel», a indiqué Jean-Paul Corbel, qui ne donnera pas de consigne de vote.

Issue cruciale
La consultation devrait commencer vers 12 h 30 dimanche. Le verdict sera connu le soir même. Si les marins répondent favorablement au plan de la direction, celle-ci lèverait le lock-out qui maintient, depuis plus d’une semaine, les navires à quai.
Si la réponse est négative c’est « l’avenir de la compagnie qui est en jeu avec possible dépôt de bilan » a prévenu le président du directoire, Jean-Marc Roué.
Perte de 70 millions d'euros
Confronté à des difficultés financières, et à une perte de 70 millions d'euros, la Brittany Ferries a annoncé en juin la suppression de plusieurs traversées et un plan de retour à la compétitivité, avec réduction des coûts salariaux et suppressions de plusieurs avantages. La direction de la compagnie a lié la reprise du trafic à la signature par les syndicats du plan de retour à la compétitivité.
La Brittany Ferries, dont le siège est à Roscoff (Finistère), dessert la Grande-Bretagne, l'Irlande et l'Espagne, et compte 2500 salariés. Elle bat pavillon français et est le premier employeur de marins français.