Ce jeudi après-midi, 66 des 69 marins de l’Armorique ont voté son immobilisation à Roscoff. À Cherbourg et Ouistreham, les Cotentin et Normandie restaient eux aussi amarrés à leur passerelle.
En Espagne, le Cap Finistère ajournait son appareillage de Santander tandis que, détourné de Ouistreham vers Cherbourg, le Mont Saint-Michelrejoignait le mouvement. Dérouté vers Brest le Pont-Aven pourrait s’y associer tout comme le Bretagne lors de son escale à Saint-Malo.
Les raisons de la grève
Cette extension des blocages tend les relations dans l’entreprise. À Cherbourg, la direction a refusé de nourrir les marins grévistes à bord duCotentin. Personnels sédentaires et officiers, peu ou pas solidaires du mouvement, s’agacent. « Le climat n’est vraiment pas bon », commente un salarié. Par ailleurs, une lettre a été distribuée, par l’armement, aux passagers britanniques bloqués (plusieurs centaines). Elle propose de les indemniser de leur frais de carburant, les invite à rejoindre Calais et à présenter leur billet chez P & O et My Ferry Link.
Pourquoi une telle mobilisation des équipages ? « Parce que la direction refuse d’étudier avec nous d’autres pistes d’économies », commente Jean-Paul Corbel délégué CFDT. La réunion de concertation organisée ce jeudi à Roscoff a tourné court. « Nous proposons d’étudier toutes les solutions possibles avant de rogner nos salaires. Exemple : nous dépensons un million d’euros de timbres. Ne pourrait-on pas, comme avant, nous donner nos bulletins de salaires de la main à la main », suggère Jean-Paul Corbel.